Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 juillet 2019 2 09 /07 /juillet /2019 09:31

Mensuel édité par la SA Le Monde diplomatique

 

 

Revigorant ce nouveau numéro du mois de juillet ! S'ouvrant sur un édito de Serge Halimi pointant du doigt la relation extrêmement ambiguë entre libre-échange et écologie, il balaye toujours avec grande justesse les grands sujets d'actualité internationale du moment. On retient ici, entre autres, l'article passionnant de Benoît Bréville (page 23) sur le recours désormais institutionnalisé et systématique des statistiques ethniques aux États-Unis. Un éclairant sur les avantages et inconvénients de la discrimination positive au sein d'une société américaine de plus en plus traversée par les communautarismes. Notons également la chronique Rigolez, vous êtes exploité écrite au vitriol par le journaliste et auteur Julien Brygo (page 28) au sujet des nouvelles méthodes de coaching en team-building envers des équipes salariées toujours plus pressurisées et mises en danger par leurs direction converties au lean management. On a aussi beaucoup apprécié la mise en perspective offerte par Thierry Discepolo (page 27), fondateur des éditions Agone, quant aux récentes récupérations droitières et conservatrices de l'oeuvre littéraire de George Orwell, qui ira pourtant jusqu'à combattre dans les rangs du Parti ouvrier d'unification marxiste (POUM) lors de la guerre d'Espagne. Signalons par ailleurs les très intéressantes analyses stratégiques de Philippe Leymarie (page 16) et Rémi Carayol (page 13) qui critiquent respectivement et fort justement la soi-disante nouvelle Europe de la défense et l'influence de l'état-major militaire français au Sahel. Enfin, nous recommandons à votre lecture attentive l'article de Geneviève Clastres traitant du tourisme culturel (page 6) où elle expose les paradoxes économiques et écologiques de la labellisation "Patrimoine mondial de l'Unesco", laquelle s'avère souvent à double tranchant en ce qui concerne la qualité de vie des populations autochtones.

 

 

Par Matthieu Roger

Partager cet article

Repost0
28 juin 2019 5 28 /06 /juin /2019 15:26

Éditions Actes Sud, 2001

 

 

Cris est un roman puissant. Sans doute l'un des ouvrages les plus importants écrits sur la Première guerre mondiale avec Le Feu d'Henri Barbusse en 1916 et Orages d'acier d'Ernst Jünger en 1920. Laurent Gaudé nous plonge au coeur des tranchées, dans le magma des boues et obus qui éventrent les hommes à la chaîne. Il prête la voix à une douzaine de soldats français, dont les récits s'alternent pour composer une fresque sidérante et implacable. Ou comment sombrer peu à peu vers la folie. Une folie insidieuse, sourde et latente, qui n'en épargnera pas un, la peur chevillée au corps comme un cri qui s'étrangle dans la nuit. L'auteur confère une portée ultra-réaliste tout autant qu'un souffle mystique à ces destins condamnés par avance. Si la mort plane constamment, elle n'efface pourtant pas certains moments de fraternité et d'humanité qui surgissent parfois sous un déluge d'artillerie ou quelques instants avant de monter à l'assaut. Avant que le lecteur observe, stupéfié, ces hommes se changer en golems...

 

Laurent Gaudé signe ici un grand livre, de ceux qui ne peuvent laisser insensible. Sa plume incantatoire bouleverse et retranscrit l'intime de manière saisissante. À lire sans plus attendre !

 

 

Par Matthieu Roger

Partager cet article

Repost0
18 juin 2019 2 18 /06 /juin /2019 13:42

Éditions Lettres Vives, 2019

 

 

On ne remerciera jamais assez Christian Bobin de nous offrir encore quelques temps suspendus magiques, au détour de ce petit opuscule de poésie publié en mai dernier dans la collection "Entre 4 yeux" des éditions Lettres Vives. Il nous livre ici pensées et réflexions poétiques, écrites à la volée de sa merveilleuse prose. Ce qui frappe chez Christian Bobin, c'est sa puissance d'évocation et l'extrême profondeur de ses mots, qui touchent à ce que l'âme humaine charrie de plus beau. Son rapport viscéral à la nature vient renforcer son talent si particulier pour transmettre l'émotion et rendre intelligible l'inintelligible. Voilà pourquoi je le considère aujourd'hui comme le plus grand poète français actuel. Ses phrases sonnent en effet tel un mélange d'ineffable confinant au sublime.

 

Morceaux choisis :

 

"Le sommet de la vie, veux-tu que je te dise ce que c'est ? C'est écrire une lettre d'amour, sentir le feutre appuyer sur le papier, et voir ce papier s'ouvrir à une nuit plus grande que la nuit."

 

Ou encore : "Je lis des poèmes sur le chemin qui mène à la boîte aux lettres. Les arbres adorent les poèmes. Ils y reconnaissent leur début et leur fin."

 

Et encore : "Tu n'es jamais venue ici. Tu n'y viendras jamais. Alors, que je te dise : c'est une maison dans la forêt. C'est une forêt dans l'univers. C'est l'univers dans le calice d'une fleur."

 

Une magnifique invite au voyage dans les méandres du sensible.

 

 

Par Matthieu Roger

Partager cet article

Repost0
27 mai 2019 1 27 /05 /mai /2019 16:42

Éditions Cadrans Solaires, 2008

 

 

Universal War One fait sans doute partie des quelques oeuvres de science-fiction qu'il faut absolument avoir lues dans sa vie, que l'on soit ou non un afficionados du genre. Nous devons ces six tomes parus en bandes dessinées à Denis Bajram, véritable auteur puisqu'on le retrouve ici à la fois au scénario, au dessin et à l'encrage. Heureusement, il a réussi en 2008 à nous gratifier d'une réédition intégrale de sa saga, grâce aux éditions Cadrans Solaires.

 

Universal War One prend place dans le futur, alors que les hommes ont colonisé une bonne partie du système solaire et que la Lune et Mars sont même devenues de nouvelles annexes de la Terre. Mais l'humanité, protégée par d'immenses flottes spatiales militaires, voit son destin dépendre d'une escadrille composée de repris de justice, aux passés plus troubles les uns que les autres...

 

Soyons clairs : Universal War One est l'exact opposé d'un soap-opera interstellaire. De part ses dessins acérés et un scénario redoutable, mûri pendant une dizaine d'années, Denis Bajram confère au fur et à mesure des pages une portée universelle aux trajectoires individuelles de ses protagonistes. Avec pour thème central celui du voyage dans le temps. Car c'est aussi cela Universal War One : une exploration talentueuse de la physique quantique et de ses paradoxes temporels. Malgré un ultime rebondissement scénaristique déroutant, je ne peux que vous recommander de vous embarquer pour ce voyage improbable et fascinant, par-delà les limites de notre monde connu !

 

 

Par Matthieu Roger

Partager cet article

Repost0
7 avril 2019 7 07 /04 /avril /2019 16:14

Éditions Mnémos, 2019

 

 

Lu d'une traite. J'ai ouvert Chevauche-Brumes pour ne plus le lâcher qu'une fois la dernière parcourue. Ce roman de fantasy s'avère en effet extrêmement immersif, tant par son rythme effréné que grâce à la peinture de sa galerie de personnages, croqués avec talent et force couleurs. Thibaud Latil-Nicolas, dont c'est là la toute première publication, nous transporte au Bleu-Royaume, dont les marches du nord sont depuis toujours ensevelies sous une mystérieuse barrière de brume magique. Jusqu'au jour où de sombres incidents laissent planer l'arrivée d'abominations plus dangereuses que jamais. Les autorités dépêchent alors la 9e Compagnie du Roy, placée sous les ordres du capitaine Saléon, pour rétablir l'ordre régalien.

 

La force de ce premier roman, c'est la manière unique dont l'auteur nous immerge dans une époque renaissance mâtinée de magie noire, où l'on se bat contre l'ennemi à coups de brands d'arçon, de hallebardes, de miséricordes, de haquebuses et de pistolets à rouet. La narration est haletante, nous conduisant tour à tour, au gré des chapitres, au côté des différents soldats et officiers de la 9e Compagnie du Roy. C'est pourquoi Chevauche-Brumes m'a beaucoup fait penser aux Annales de la Compagnie Noire de Glen Cook, même si l'auteur, dans une interview, a pourtant révélé ne jamais avoir lu cette saga. Le scénario du récit est extrêmement bien pensé, et laisse la part belle à de nombreuses scènes de combats dantesques. Un roman des plus palpitants donc, qui nous fait voyager à travers les volutes de l'imaginaire autant qu'il nous prend aux tripes, lorsque nous nous retrouvons perchés sur les remparts d'une cité assiégée.

 

L'auteur a eu envie d'écrire ce premier roman juste après la lecture de Janua Vera de Jean-Philippe Jaworski. On voit ici qu'il est à bonne école, en signant une première oeuvre magistrale dont on espère qu'un succès d'édition bien mérité lui permettra d'accoucher d'un second opus. Car on ne se lasse jamais de chevaucher vers les brumes de l'inconnu...

 

 

Par Matthieu Roger

Partager cet article

Repost0
26 mars 2019 2 26 /03 /mars /2019 15:16

Éditions Actes Sud, 2017

 

 

L'ordre du jour traite de la lâcheté. Cette lâcheté humaine qui laisse la porte ouverte à toutes les ignominies. Ainsi en est-il de ces vingt-quatre grands patrons industriels allemands qui en février 1933 courbent l'échine devant le nouveau pouvoir nazi, guidés par leurs seuls intérêts financiers. Ainsi en est-il des dirigeants autrichiens et européens qui en 1938 permettent l'Anschluss, l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne, nouveau jalon posé vers la Seconde guerre mondiale. Ainsi en est-il de tous ceux qui laissent l'infamie agir au grand jour, par peur, honte, calcul ou indifférence. Ainsi en est-il de la lâcheté des hommes, à l'oeuvre aussi bien dans les salons displomatiques que des les rues quotidiennes, peinte par Éric Vuillard avec brio, sur fond d'Histoire avec un grand H. Son style d'écriture est élégant, subtil, et nous prend aujourd'hui à témoins. Ne leur pardonnez pas, car ils savent ce qu'ils font...

 

L'ordre du jour a reçu le Prix Goncourt 2017.

 

 

Par Matthieu Roger

Partager cet article

Repost0
24 mars 2019 7 24 /03 /mars /2019 21:13

Éditions Stock, 2018

 

Un fils raconte sa mère. Richard Coeur de Lion raconte Aliénor d'Aquitaine.

 

Dans ce très bon roman historique, Clara Dupond-Monod laisse Richard Coeur de Lion narrer la légende de sa mère, duchesse d'Aquitaine deux fois reine ; reine de France tout d'abord au côté de Louis VII, puis d'Angleterre après s'être remariée à Henri II. La révolte est avant tout une histoire de famille remplie d'amour, d'incompréhensions, de revanches et de trahison, qui reprend la période anglaise de la vie d'Aliénor. C'est un roman féministe aussi, dans la mesure où il rend compte de la difficulté d'être femme au milieu des hommes, d'être reine au milieu des complots. Les souvenirs du narrateur ressuscitent une femme extraordinaire, dont la majesté n'avait pas d'égale au XIIe siècle. Au fur et à mesure des pages, se dessine également le destin tumultueux de son fils, les révoltes contre le père et l'époux, les ravages de l'ambition, le départ pour les croisades.

La plume de l'autrice est agréable à lire, puisant dans l'époque médiévale pour restituer un souffle épique des plus palpables. Même si elle ne prétend pas livrer là une biographie historique dans les règles de l'art, Clara Dupont-Monod s'appuie sur les travaux des historiens. "Ainsi, les stratégies de bataille de Richard en Orient sont véridiques ; le mot jihad était utilisé par Saladin, les colères du Plantagenêt, la tempête de Barfleur alors qu'Aliénor est enceinte, l'histoire de Guillaume, d'Aélis ou de Rosemonde Clifford, ainsi que les chansons et les extraits de lettres cités, ne sont pas inventés..."

 

J'ai découvert après coup que Clara Dupont-Monod avait déjà publié en 2014 chez Grasset Le roi disait que j'étais diable, qui revient sur la première partie de la vie d'Aliénor, jusqu'à ce qu'elle obtienne l'annulation de son mariage royal avec Louis VII. Si ce premier opus s'avère être du même tonneau que La révolte, voilà une lecture à engager au plus vite !

 

 

 

Par Matthieu Roger

Partager cet article

Repost0
17 mars 2019 7 17 /03 /mars /2019 17:02

Éditions La Découverte, 2016 (5e édition)

 

 

 

 

Dans ce désormais classique de la sociologie, les Pinçon-Charlot décryptent la manière dont les bourgeois perpétuent leur oligarchie et leur domination sur la société française. Se plaçant dans la continuité de Marx et de Bourdieu, ils analysent le comportement la classe bourgeoise à l'aune de son capital économique, de son capital social, de son capital culturel et de son capital symbolique. Car c'est bien l'alliance de ces quatre capitaux qui assure à la bourgeoisie sa capacité de reproduction sociale tout en haut de l'échelle sociale et économique. Leur enquête, qu'ils mènent en continu depuis plusieurs dizaines d'années, s'avère extrêmement précise et fouillée, détaillant les réseaux et lieux d'éducation, de mondanité, de cooptation et de pouvoir propres à cette caste. Une bourgeoisie internationale, sûre de ses forces, tant ses avantages comparatifs sont grands par rapport aux autres classes de la population. Ce tableau sociologique fait froid dans le dos, puisque la bourgeoisie ne poursuit que la défense de ses propres intérêts. Avec ce constat implacable : l'intérêt général n'est donc jamais de son ressort. Dont acte.

 

Je conseille de lire Sociologie de la bourgeoisie en concomitance avec La caste d'Éric Mauduit, ouvrage déjà chroniqué sur ce site, et Le Code Jupiter de Démosthène. S'offrira alors à vous le panorama extrêmement inquiétant mais bien réel du fonctionnement népotique de l'oligarchie française.

 

 

Par Matthieu Roger

 

Partager cet article

Repost0
4 mars 2019 1 04 /03 /mars /2019 18:06

Éditions Gallimard, 1949

 

 

 

Grâce soit rendue à André Gide lorsqu'il publia en 1949 cette Anthologie de la poésie française. L'auteur des Nourritures terrestres (1897) et des Faux-monnayeurs (1925) relevait alors un ambitieux défi : rassembler en un seul volume les joyaux intemporels de la poésie française. Proposant une sélection issues de soixante-huit auteurs, André Gide s'en va glaner vers et rimes sur plus de sept siècles, de Ruteboeuf au XIIIe siècle jusqu'à Guillaume Apollinaire au début du XXe. Il assume dès sa préface le choix très personnel de ces centaines de poèmes connus ou méconnus, affirmant que "si le recueil que voici marque sa préférence pour ce que la poésie française offre exceptionnellement de plus musical, il ne se fera pas faute de présenter aussi les exemples les plus parfaits de maîtrise verbale et de suasion oratoire où les Français ont de tous temps excellé" (page 12). Au vu de la place qu'il leur accorde au sein de sa compilation, les quatre favoris de Gide sont clairement identifiables : Pierre de Ronsard, Victor Hugo, Charles Baudelaire et Paul Verlaine. On ne saurait lui donner tort, surtout pour Baudelaire et Hugo. On regretta seulement le peu de place faite aux femmes, si ce n'est Louise Labé et Marceline Desbordes-Valmore, ainsi que la place restreinte accordée à des génies tels que Leconte de Lisle et José-Maria de Heredia. Mais c'est là chicaner face à la richesse lyrique de cette anthologie. J'ai ainsi pu relire avec délectation les vers de Charles d'Orléans, de Gérard de Nerval, d'Alfred de Musset ou encore Théophile Gautier, et j'ai même pris un grand plaisir à découvrir certains poètes talentueux aujourd'hui tombés dans l'oubli, à l'instar de Théodore de Banville ou de Henri de Régnier. Ce dernier écrivit par exemple des "poèmes anciens et romanesques" qui ne manquent pas d'un certain panache, dont celui-ci :

 

Ils ont heurté les portes d'or

Du pommeau rude de leurs glaives

Et leurs lèvres étaient encor

Amères de l'embrun des grèves.

 

Ils entrèrent comme des rois

En la ville où la torche fume

Au trot sonnant des palefrois

Dont la crinière est une écume.

 

On les reçut en des palais

Et des jardins où les dallages

Sont des saphirs et des galets

Comme on en trouve sur les plages ;

 

On les abreuva de vin clair,

De louanges et de merveilles ;

Et l'écho grave de la mer

Bourdonnait seul à leurs oreilles.

 

 

Par Matthieu Roger

Partager cet article

Repost0
3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 14:42

Éditions Actes Sud, 2015

 

 

Conquistadors est un livre phénoménal, une sorte d'inéluctable descente aux enfers, où le sublime se mêle constamment à l'abject. Oscillant entre histoire, biographie et fiction, Éric Vuillard y narre la conquête de l'Empire inca par les troupes espagnoles de Francisco Pizarre, en 1532. Il narre la boue des ravines, les jungles inextricables, les morts putrides, les morions délavés par le temps. Il narre le soleil accablant, le choc des civilisations, l'appât inextinguible de l'or, les momies profanées. Il narre la trahison, la folie, les massacres sauvages, la guerre civile. Éric Vuillard déroule ainsi devant les yeux ébahis du lecteur une incroyable odyssée, dont la légende confine constamment au tragique. Sa plume est magistrale, lumineuse et tranchante comme le glaive. Elle ne renie aucune bassesse humaine, contant ces gloires espagnoles à l'aune du sang qu'elle déversèrent par torrents. Francisco Pizarre, ses deux demi-frères, ses lieutenants Hernando de Soto et Sebastian de Belalcazar et leur poignée de soldats traversent les Andes telles des chimères guidées par d'innommables obsessions. Conquistadors c'est Aguirre, la colère de Dieu de Werner Herzog distillé en littérature. Conquistadors c'est un livre qu'on lit en un souffle et qui nous laisse pantois, éreinté. Telle une lente agonie. Brûlante. Sublime. Époustouflante. Brutale. Un roman incontournable.

 

 

 

Par Matthieu Roger

Partager cet article

Repost0

Recherche

Rhapsodie

Mon âme et mon royaume ont pour vaisseaux les astres

Les cieux étincelants d’inexplorées contrées

Ébloui par l’aurore et ses nobles pilastres

J’embrasse le fronton du Parthénon doré

 

 

Frôlant l’insigne faîte des chênes séculaires

Je dévide mes pas le long d’un blanc chemin

À mes côtés chevauche le prince solitaire

Dont la couronne étreint les rêves de demain

 

 

Au fil de l’encre noire, ce tourbillon des mers

Ma prose peint, acerbe, les pennons désolés

D’ombrageux paladins aux fronts fiers et amers

Contemplant l’acrotère d’austères mausolées

 

 

Quiconque boit au calice des prouesses épiques

Sent résonner en lui l’antique mélopée

Du chant gracieux des muses et des gestes mythiques

Qui érigent en héros l’acier des épopées

 

 

Par Matthieu Rogercasque-hoplite