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8 septembre 2010 3 08 /09 /septembre /2010 19:43

Éditions L’Archipel, 2008

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En parallèle à la baisse progressive du nombre de guerres interétatiques depuis 1945, Gérard Chaliand s’interroge sur la difficulté des troupes occidentales à l’emporter dans un contexte de guerres irrégulières. Alors que la supériorité de l’armement est systématiquement du côté des troupes régulières, ces dernières essuient des défaites cinglantes lorsqu’elles se voient confrontées à des guérillas. Comment expliquer ce paradoxe ? Pour l’auteur il faut d’abord retracer l’évolution historique de l’art de la guerre, ce qui amène à deux constats. Premièrement, et en corrélation avec la nature même de la guérilla, les populations sont aujourd’hui partie prenante des guerres asymétriques. Deuxièmement, un conflit ne peut être gagné que grâce à une volonté politique supérieure à celle de l’adversaire. S’emparer du pouvoir ne se limite donc plus à déposer par la force tel souverain ou tel leader politique, il correspond désormais à un incessant travail politique de mobilisation et d’encadrement. On le voit bien en Afghanistan ou en Irak, où la guerre ne pourra être gagnée par les occidentaux qu’en obtenant l’adhésion tacite d’une majorité de la population. Et Gérard Chaliand de pointer le concept  de « dyssimétrie décisive » mis en exergue par le général français André Beaufre au début des années 1970 : un avantage stratégique, logistique et matériel, quel qu’il soit, ne peut à long terme l’emporter sur une idéologie politique exhortant à tous les sacrifices. La victoire militaire devient vaine si, au bout du compte, le vaincu n’admet pas sa défaite. Cette « dyssimétrie décisive » des guerres asymétriques découle deux grandes mutations : le renversement du poids démographique entre Nord et Sud, et, processus encore plus récent, le refus de plus en plus affirmé de la mort par les sociétés occidentales.

 

La démarche discursive de l’auteur s’avère pertinente dans la mesure où il appuie son analyse sur une rétrospective historique. Il revient sur l’antagonisme fondamental qui caractérisait la période située entre le IVe siècle av. J.-C. et le XVIe siècle ap. J.-C., qui n’était autre que celui entre nomades et sédentaires. De fait, c’est le foyer perturbateur issu des steppes centre-asiatiques qui déterminera pendant longtemps l’éclosion et la formation des grandes puissances caucasiennes. Le retour sur la période coloniale permet également de nous éclairer sur les stratégies indirectes employées par les insurgés. Les guerres coloniales de l’époque victorienne introduisent l’apparition de la guérilla, et le parcours à travers le monde d’un Garnet Wolseley témoigne d’un empire colonial déjà en proie aux pressions centrifuges. En redonnant à la polémologie son « épaisseur historique », Gérard Chaliand s’affirme comme un spécialiste crédible des problèmes politiques et stratégiques des conflits armés.

 

 

Par Matthieu Roger

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commentaires

L
<br /> <br /> bonjour !!<br /> je viens du terrier du renard te souhaiter la bienvenue dans leur communauté dont je fais partie<br /> bonne continuation<br /> amitiés   lady marianne<br /> <br /> <br /> <br />
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Rhapsodie

Mon âme et mon royaume ont pour vaisseaux les astres

Les cieux étincelants d’inexplorées contrées

Ébloui par l’aurore et ses nobles pilastres

J’embrasse le fronton du Parthénon doré

 

 

Frôlant l’insigne faîte des chênes séculaires

Je dévide mes pas le long d’un blanc chemin

À mes côtés chevauche le prince solitaire

Dont la couronne étreint les rêves de demain

 

 

Au fil de l’encre noire, ce tourbillon des mers

Ma prose peint, acerbe, les pennons désolés

D’ombrageux paladins aux fronts fiers et amers

Contemplant l’acrotère d’austères mausolées

 

 

Quiconque boit au calice des prouesses épiques

Sent résonner en lui l’antique mélopée

Du chant gracieux des muses et des gestes mythiques

Qui érigent en héros l’acier des épopées

 

 

Par Matthieu Rogercasque-hoplite