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9 décembre 2011 5 09 /12 /décembre /2011 14:29

Éditions Perrin, 2010 (1ère publication en 1987)

 

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L’historien britannique John Keegan est une figure contemporaine incontournable de l’étude des conflits. Fait chevalier de l’Ordre de l’Empire britannique par Elizabeth II en 2000, on lui doit de nombreux ouvrages d’histoire militaire, qui témoignent de champs d’études extrêmement diversifiés : Barbarossa: Invasion of Russia, 1941 (1971), The face of battle: a study of Agincourt, Waterloo and the Somme (1976), The Second World War (1990), Fields of Battle: The Wars for North America (1997), The First Wolrd War (1999), The Iraq War (2004), entres autres… Aujourd’hui, il est toujours correspondant à la Défense au Daily Telegraph.

 

Dans L’art du commandement, il traite comme il le dit lui-même « non de l’art de la guerre à travers les âges, mais des techniques et des attitudes mentales qu’impliquent le rôle du chef et l’exercice du commandement militaire ». Pour ce faire, il choisit ici de se concentrer sur quatre stratèges de guerre qui opérèrent à des époques bien distinctes : Alexandre le Grand, le duc de Wellington, Ulysses Simpson Grant, et Adolf Hitler. Son objet n’est pas de détailler les différentes campagnes que chacun a menées, même si celles-ci sont largement abordées, mais de présenter les caractéristiques et capacités particulières de leur mode de commandement. Il démontre qu’un grand chef de guerre, au-delà de ses qualités tactiques et opérationnelles, se doit de posséder des facultés mentales extraordinaires, au sens premier du terme. Cette analyse psychologique de l’attitude et du charisme du général en chef lui permet de cerner des modes opératoires inédits. Si Alexandre représente l’âge héroïque par excellence, toujours placé en première ligne des combats, il considère à l’inverse que Wellington incarne l’antihéros raisonné, ce qui ne l’empêchait pas de se placer lui aussi parfois au plus proche des combats. Grant, qui symbolise la proximité avec ses hommes et une capacité d’adaptation phénoménale, annonce déjà la mise en retrait physique du commandement en chef par rapport au feu de la bataille. Et si Hitler opérait au loin, dans ses différents QG d’Europe centrale et orientale, sa démesure insensée ne l’a pas empêché d’abattre sur le continent les affres du totalitarisme et de la guerre totale. Pour autant, l’auteur revient également sur d’autres périodes et d’autres chefs de guerre, ce qui lui permet de mettre en perspective leurs différentes stratégies. De fait, on peut selon lui résumer l’art du commandement à cinq impératifs essentiels : l’impératif d’affinité (identification de l’armée à son chef), l’impératif  de sanction (l’autorité incontestable du commandant), l’impératif d’exemple (la prise de risque comme justification de son rang), l’impératif d’éloquence (le discours pour galvaniser les troupes), et enfin l’impératif d’action (la capacité décisive à décrocher la victoire).

 

L’art du commandement, de par l’étendue de ses champs d’explorations – le commandement  nucléaire est même traité en fin d’ouvrage – et les nombreuses questions polémologiques qu’il soulève, est un essai particulièrement bien renseigné, dont on aurait tort de se priver.

  


Par Matthieu ROGER

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Rhapsodie

Mon âme et mon royaume ont pour vaisseaux les astres

Les cieux étincelants d’inexplorées contrées

Ébloui par l’aurore et ses nobles pilastres

J’embrasse le fronton du Parthénon doré

 

 

Frôlant l’insigne faîte des chênes séculaires

Je dévide mes pas le long d’un blanc chemin

À mes côtés chevauche le prince solitaire

Dont la couronne étreint les rêves de demain

 

 

Au fil de l’encre noire, ce tourbillon des mers

Ma prose peint, acerbe, les pennons désolés

D’ombrageux paladins aux fronts fiers et amers

Contemplant l’acrotère d’austères mausolées

 

 

Quiconque boit au calice des prouesses épiques

Sent résonner en lui l’antique mélopée

Du chant gracieux des muses et des gestes mythiques

Qui érigent en héros l’acier des épopées

 

 

Par Matthieu Rogercasque-hoplite