Éditions Ouest-France, 2011
Auteur américain de nombreux livres d’histoire militaire, William Weir signe avec Grands mensonges de l’histoire ce qui s’avère être une œuvre collective, puisqu’il est assisté de Kevin Dwyer, Juré Firorillo, Edwin Kiester et Ed Wright. Se répartissant la tâche, ils reviennent sur quinze personnages ou épisodes marquants de l’histoire mondiale. On ne s’étonnera donc pas du tropisme anglo-saxon adopté ici, notamment en ce qui concerne les sujets d’histoire moderne et contemporaine choisis : la chevauchée de Paul Revere, l’épopée de Jesse James, le western des frères Earp, l’insurrection des Philippines, la folle course à l’or d’Harold Lasseter, la mort de John Dillinger, les guerres en Afghanistan, etc. Curieusement, ce sont les épisodes d’histoire ancienne, illustrés au moyen de gravures inédites., qui sont les mieux écrits et les plus passionnants, Les six premiers chapitres amènent ainsi le lecteur aux côtés de Néron, de Ramsès II, des chefs goths, de Robert de Bruce, d’Hernan Cortes et de Galilée, nous faisant découvrir les moindres détails de leur vie tumultueuse. C’est à partir du septième chapitre que l’affaire se corse, puisque les textes des historiens pâtissent d’une traduction française déplorable, à la limite du scandaleux. Certaines phrases semblent même traduites mot à mot ! Les Éditions Dédicaces, basées à Villeneuve d’Ascq et chargées de ladite traduction, n’ont manifestement pas fourni un travail qualifiable de professionnel.
Si ce livre s’intitule Grands mensonges de l’histoire, c’est que chaque chapitre part de fausses vérités inscrites dans la mémoire collective pour ensuite les discréditer par les faits. Mais dénoncer les « mensonges de l’histoire » n’est en fait qu’un prétexte pour aborder les thèmes de prédilection des auteurs. Il est évident que pus personne ne croit aujourd’hui que l’empereur Néron ait pu jouer du violon durant l’incendie de Rome ! Par contre, il est autrement plus intéressant de se pencher sur les luttes de pouvoir qui agitaient alors le monde antique, ce que nous permet partiellement cet ouvrage. On notera d’ailleurs, au sein de la bibliographie placée en annexe, la présence de l’excellent livre d’Alessandro Barbero Le Jour des barbares, déjà chroniqué sur ce site.
Par Matthieu Roger