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28 janvier 2017 6 28 /01 /janvier /2017 17:12

Actes Sud, 2015

 

Les Adieux à l'Empire est une grande fresque romanesque qui nous replonge au cœur de l'épopée impériale du début du XIXe siècle. Le narrateur et protagoniste, Des Ronans, est un hussard ; homme de guerre, certes, mais également fin lettré, adepte de la philosophie et des maximes stratégiques de Sun Tzu. « Lorsque Sun Tzu écrivit les versets de L’Art de la guerre, il y a des milliers d’année, l’armée était bien différente de celle d’aujourd’hui mais l’Empereur se préoccupe toujours de concentrer la masse de rupture sur un point donné et de frapper au moment le plus opportun qu’il crée par l’utilisation des autres masses… » (p. 75) C'est son destin extraordinaire que déroule Olivier Barde-Cabuçon au fil de ce récit aussi passionnant qu'haletant. Un destin qui emmène le lecteur aux quatre coins de l'Europe, des guérillas d'Espagne aux mornes plaines enneigées de Russie, en passant par Vienne assiégée ou bien encore les charniers d’Eylau. « On ne peut pas appréhender la stratégie de l’Empereur si on ne comprend pas que celui-ci débute toujours ses campagnes par un coup vite joué et d’une importance décisive. Ensuite, Napoléon se sert de l’avantage obtenu pour frapper un nouveau coup puis un autre, plaçant chaque fois son gain sur un seul numéro jusque la banque affolée saute. » (p. 394) En filigrane des campagnes napoléoniennes, on marche à la rencontre des états d'âme de Des Ronans, personnage attachant qui n'a de cesse de remettre en cause le sens de sa vie, de ses actions, de ses convictions, de ses amitiés, de ses amours. Avec en second plan la présence de ceux qui détermineront le chemin de sa destinée : Beau Geste, Daphné, La Lune, Della Roca, Spalazini. Autant d'amis, plus ou moins mystérieux, qui l'obligeront à questionner son éternelle fuite en avant vers la mort.


Olivier Barde-Cabuçon signe là une fiction accomplie, qui nous transporte au milieu de la gloire tragique d'une époque fameuse. Il allie avec talent le souffle romanesque à l’épopée militaire, pour peindre au cours ces Adieux à l'Empire des trajectoires de vie hautes en couleurs, que l'on n'oublie pas de sitôt une fois la dernière page de l'ouvrage refermé. Grandiose et émouvant.

 

 

Par Matthieu Roger

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commentaires

B
Bonjour; Avez-vous reçu mon dernier livre? Cordialement. Bruno Birolli
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M
Cher Bruno Birolli, non je n'ai pas reçu "Le music-hall des espions". Très cordialement, Matthieu

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Rhapsodie

Mon âme et mon royaume ont pour vaisseaux les astres

Les cieux étincelants d’inexplorées contrées

Ébloui par l’aurore et ses nobles pilastres

J’embrasse le fronton du Parthénon doré

 

 

Frôlant l’insigne faîte des chênes séculaires

Je dévide mes pas le long d’un blanc chemin

À mes côtés chevauche le prince solitaire

Dont la couronne étreint les rêves de demain

 

 

Au fil de l’encre noire, ce tourbillon des mers

Ma prose peint, acerbe, les pennons désolés

D’ombrageux paladins aux fronts fiers et amers

Contemplant l’acrotère d’austères mausolées

 

 

Quiconque boit au calice des prouesses épiques

Sent résonner en lui l’antique mélopée

Du chant gracieux des muses et des gestes mythiques

Qui érigent en héros l’acier des épopées

 

 

Par Matthieu Rogercasque-hoplite