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28 novembre 2016 1 28 /11 /novembre /2016 12:32

Imago Éditions de Paris, 1990

 

 

 

Versailles ? Monumental ! La cour ? Quel théâtre ! Louis XIV ? Un phare ! Derrière le faste et les ors, sous la perruque et la dentelle, le corps du Roi, au fil des ans, vieillit. Et quand il souffre, viennent les médecins et les charlatans avec leurs potions, leurs décoctions, breuvages, mixtures, emplâtres, saignées, lavements, dépuratifs… Molière l’a écrit : « Vade retro Purgon, Diafoirus et autres apothicaires ! » Mais lorsque le grand roi souffre, comme tout homme sur cette terre, Louis serre les dents et ne dit mot. Louis reste, jusqu’à l’évanouissement, dans son rôle titre de « Roi-Soleil » ; et pourtant, quelle galère !

Michelle Caroly enseigne la civilisation française à l’Université de Pennsylvanie (États-Unis), et c’est grâce au « Journal de Santé » tenu scrupuleusement par ses médecins qu’elle nous dévoile ce roi souffrant. Lequel met tout en scène, maladie et épreuves physiques, dont il est accablé ou rédimé selon une étiquette dont lui seul maintient les codes, au gré des enjeux politiques ou militaires.

On suit, dans ce livre, la déchéance physique d’un homme qui tint bon. Extrait : « Louis avait de fréquents abcès aux gencives qui enflaient ses joues et déformaient son visage. Avant d’ouvrir les abcès à la lancette, on y appliquait des cataplasmes de mie de  pain et de lait […/…] En 1685 le roi est affligé d’un trou dans la mâchoire supérieure gauche dont toutes les dents avaient été arrachées […/…] Ce trou portait l’eau, quand il buvait, dans son nez qui coulait comme une fontaine […/…] Cette cavité avait dégénéré en carie de l’os, et accumulait des matières organiques pourrissant et dégageant une odeur “forte et quasi cadavéreuse dans les mucosités qu’il mouchait. »

Si d’Aquin et Dangeau, ses médecins, ne le tuèrent pas, la chronique de cette faillite corporelle du plus grand souverain de son temps est effrayante. Que de souffrances, que d’approximations dans les diagnostics, que d’impéritie dans les soins ! Le roi mourra de la gangrène ; à l’autopsie, l’épiderme se lèvera de tous côtés. Une fois la dépouille dépecée, la tête sciée en deux, les différentes parties furent comme de coutume séparées. Ouf, quelle vie, quelle galère… royale !

 

 

 

Par Frédéric Roger

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Rhapsodie

Mon âme et mon royaume ont pour vaisseaux les astres

Les cieux étincelants d’inexplorées contrées

Ébloui par l’aurore et ses nobles pilastres

J’embrasse le fronton du Parthénon doré

 

 

Frôlant l’insigne faîte des chênes séculaires

Je dévide mes pas le long d’un blanc chemin

À mes côtés chevauche le prince solitaire

Dont la couronne étreint les rêves de demain

 

 

Au fil de l’encre noire, ce tourbillon des mers

Ma prose peint, acerbe, les pennons désolés

D’ombrageux paladins aux fronts fiers et amers

Contemplant l’acrotère d’austères mausolées

 

 

Quiconque boit au calice des prouesses épiques

Sent résonner en lui l’antique mélopée

Du chant gracieux des muses et des gestes mythiques

Qui érigent en héros l’acier des épopées

 

 

Par Matthieu Rogercasque-hoplite