Éditions Mnémos, 2017
Le sénéchal Philippe Gardeval est bel et bien, comme qui dirait, dans la panade. Non seulement la cité fortifiée de Lysimaque, capitale du royaume de Méronne, se retrouve assiégée par une armée nombreuse et impressionnante, mais son roi est désormais visé par des comploteurs aussi déterminés qu'indétectables. Sans compter que les autres hauts personnages de la cour, s'ils lui rendent bien en faconde, sont loin de posséder son intelligence et sa clairvoyance. Et ce n'est pas le balourd chancelier Othon de Ligias qui dément ce constat. L'état d'urgence sourde au coin de chaque corridor, et Philippe de Gardeval est loin d'imaginer toutes les sombres péripéties qui vont s'abattre sur loin au cours des prochains jours.
Grégory da Rosa signe avec ce premier roman une histoire qui à la fois nous captive et séduit par la qualité de son écriture. À l'instar d'un Jean-Philippe Jaworski dont nous avons maintes fois salué la qualité de l'oeuvre littéraire, il parsème son récit de termes issus du vieux français, rehaussant l'univers médiéval de Lysimaque d'une teinte colorée fort réjouissante. À l'heure où la guerre pointe le bout de son nez et où les forces magiques peuvent se déchaîner sans aucun préavis, l'auteur fait naviguer son héros au milieu d'intrigues de palais ayant tout d'un poker menteur des plus mortels. Le lecteur ne sait rapidement plus à quel saint se vouer, au sens propre comme au sens figuré !
Ce premier tome sera fort heureusement suivi d'une suite, que j'attends avec impatience tant la chute finale augure de bouleversements trépidants. Bravo à Grégory da Rosa d'avoir réussi à camper ce Sénéchal si original. Revivifiant !
Par Matthieu Roger