Éditions Pierre de Teillac, 2012
Voilà un beau livre qui ne se contente pas de ressasser l’histoire bataille que nous connaissons tous déjà. Les grandes batailles du Moyen Âge, parce qu’il s’agit d’une publication anglo-saxonne, possède en effet le mérite de mettre en lumière des affrontements peu étudiés par l’historiographie française. Bien sûr, sur la vingtaine de batailles présentées, on retrouve des incontournables, telles Hastings, Crécy ou Azincourt. Mais qui peut se targuer de connaitre avec exactitude du déroulement des combats de Legnano (1176), Legnica (1241), Vitkov (1420) ou encore Brunkeberg (1471) ? L’occasion nous est donnée ici de remédier à une évocation uniquement axée sur l’histoire militaire française, en parcourant les principaux champs de batailles d’Europe et du Proche-Orient, de l’an 1000 à 1500. Le tout agréablement rehaussé d’une iconographie riche et inédite, qui contextualise parfaitement les récits des combats. Chacun de ces derniers est en outre agrémenté d’infographies donnant au lecteur la possibilité de visualiser les différents mouvements de troupes et phases des affrontements.
En ce qui concerne la dimension tactique, c’est la bataille d’Arsouf, opposant en 1191 les Croisés dirigés par Richard Cœur de Lion à une armée de Sarrasins comptant le double d’effectifs, qui s’avère peut-être la plus impressionnante. La manœuvre de de l’arrière-garde croisée, composée d’arbalétriers et de lanciers progressant à reculons face à la cavalerie lourde musulmane, fut véritablement un modèle de discipline et de bravoure. En tenant coûte que coûte leur formation en carré jusqu’à la ville d’Arsouf, ils permettront finalement aux Templiers et aux chevaliers d’Anjou et de Bretagne de lancer une charge de cavalerie décisive.
Par Matthieu Roger