Bimensuel édité par Mondadori France
Ce nouveau numéro de Guerres & Histoire débute par l’interview choc de Sacha Volkov, ex soldat soviétique capturé par les Allemands lors de la contre-attaque sur le saillant de Koursk en 1943. Un témoignage poignant sur les horreurs de la détention en temps de guerre, le jeune homme finissant par être envoyé au sinistre camp de Buchenwald. C’est plusieurs décennies auparavant que nous ramène le photoreportage consacré à la Guerre des Boers (p. 18 à 26), conflit colonial opposant les colons du Transvaal et de l’Etat libre d’Orange aux troupes britanniques. Un conflit peu évoqué de nos jours, mais qui montre qu’avec un sens affûté de la guérilla et un armement performant de petits effectifs peuvent tenir en respect une armée entière. Le dossier central du magazine est quant à lui consacré à la guerre d’attrition que livrèrent les alliés à la Luftwaffe à partir de 1943, course à la suprématie aérienne tous les instants dont on ne parvient à prendre la mesure que devant les chiffres effarants des pertes subies par les deux camps. Voilà un aspect de la Seconde Guerre mondiale qu’il était important de rappeler, d’autant plus qu’il fut riche en enseignement stratégiques, que ce soit au niveau des tactiques de combat entre avions de chasse, bombardiers et intercepteurs, ou bien à une échelle plus globale sur les objectifs des bombardements (ciblage des lieux de production industriels ou bien de la population civile ennemie). Autre article à mettre en avant, tout aussi intéressant que les précédents, celui qu’Eitan Haddok consacre à la « Guerre du Kipppour, comment Israël s’est laissé surprendre ». Ou l’on apprend que les services secrets israéliens, pourtant fameux, commirent en 1973 des impairs qui faillirent bien redessiner la carte géopolitique du Proche-Orient. Enfin, on retiendra également la double page consacrée au nouvel ouvrage publié par Jean Lopez, Joukov – L’homme qui a vaincu Hitler (Éditions Perrin). Celui-ci, s’il s’avère à la hauteur des louanges formulées par Laurent Henninger dans sa critique, pourrait bel et bien faire référence.
Par Matthieu ROGER