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29 mars 2017 3 29 /03 /mars /2017 15:29

La Boîte à Bulles, 2017

 

 

Aujourd'hui, le terme « asile » ne jouit pas d'une bonne cote de popularité. Assimilé à la notion de folie, la collectivité le considère comme l'endroit où sont mis à l'écart les malades psychiatriques jugés incurables. Pourtant, la vision offerte par les Asiles de La Force à ceux qui connaissent le pasteur John Bost, leur fondateur, est tout autre : ils représentent l'espoir et l'audace de leur créateur qui les bâtit malgré les voix politico-religieuses s'opposant à son projet. Une histoire contée par Bruno Loth et Vincent Henry dans John Bost, un précurseur !

 

Lorsque Eugène Rayroux arrive aux Asiles de La Force, en Dordogne, répondant à l'appel de John Bost pour l'aider dans l'administration et devenir son successeur, il réalise l'ampleur de ce qui a été construit. L'institut, déjà vaste, ne cesse de se développer au fur et à mesure que les patients affluent et la manière de les y traiter est révolutionnaire pour l'époque. Considérés avant tout comme des êtres humains plutôt que comme malades, les personnes recueillies sont aussi nombreuses que diverses : orphelins, épileptiques, handicapés, vieillards, simples d'esprit... C'est le plus important centre d’accueil pour les moins fortunés existant au XIXe siècle. Lourde tâche offerte à Eugène Rayroux que de le faire perdurer, tant par la taille et la charge de travail que par l'enjeu que représente la présence de tels établissements pour leurs résidents. N'ayant pas encore fait son choix et souhaitant poursuivre sa réflexion en se familiarisant avec les lieux et ses occupants, petit à petit, il trouve ses marques et s’immerge dans ce microcosme social et médical, rencontrant le personnel délégué aux soins et les patients qu'il apprend ainsi à connaître. À travers les différentes personnalités évoluant autour de lui, il prend conscience de la mission qui l'attend s'il accepte le poste…

 

Alors que la Fondation John Bost (nom actuel des Asiles de La Force) fête le bicentenaire de la naissance de son créateur, cette biographie sort à point nommé. Elle nous propose de nous souvenir de ce pionnier de l'action médicosociale à travers la visite d'Eugène Rayroux au cœur des établissements qu'il a pérennisés. L'excursion continue à la fin de l'ouvrage avec une documentation prolongeant ce moment de lecture instructif et passionnant (photos, sérigraphies et archives).

Bruno Loth, connu pour ses romans graphiques engagés, notamment sur la guerre d'Espagne, met pour une fois ses crayons au service d'un scénariste : Vincent Henry. Avec son trait habituel, simple et expressif, il livre un bel hommage à John Bost, calviniste avant-gardiste et atypique, qui n'hésita pas à entrer en conflit avec sa hiérarchie pour venir en aide à ceux atteints de handicaps physiques ou mentaux. Son dessin appuie judicieusement un récit peu académique aux textes omniprésents.

La Boîte à Bulles nous présente à nouveau une bande dessinée attrayante et éducative plongeant dans une période de l'histoire effacée de beaucoup de mémoires par le temps.

À lire ! Pour le plaisir de découvrir ou de redécouvrir ce pasteur qui a marqué son époque par son combat et par son œuvre !

 

 

Par KanKr

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Rhapsodie

Mon âme et mon royaume ont pour vaisseaux les astres

Les cieux étincelants d’inexplorées contrées

Ébloui par l’aurore et ses nobles pilastres

J’embrasse le fronton du Parthénon doré

 

 

Frôlant l’insigne faîte des chênes séculaires

Je dévide mes pas le long d’un blanc chemin

À mes côtés chevauche le prince solitaire

Dont la couronne étreint les rêves de demain

 

 

Au fil de l’encre noire, ce tourbillon des mers

Ma prose peint, acerbe, les pennons désolés

D’ombrageux paladins aux fronts fiers et amers

Contemplant l’acrotère d’austères mausolées

 

 

Quiconque boit au calice des prouesses épiques

Sent résonner en lui l’antique mélopée

Du chant gracieux des muses et des gestes mythiques

Qui érigent en héros l’acier des épopées

 

 

Par Matthieu Rogercasque-hoplite