Éditions Mnémos, 2016
Le Royaume Rêvé a tout pour plaire. Une plume alerte, celle d’Adrien Tomas, un univers riche et fouillé, celui d’un vaste continent insulaire, des personnages attachants, que l’on suit pas à pas tout au long du récit, éléments qui viennent structurer une fantasy à mille lieues des clichés du genre. À l’instar de G.R.R. Martin dans Le Trône de Fer, Adrien Tomas alterne les chapitres dont chacun se concentre sur un protagoniste différent. Même si Vermine, la sauvageonne aux pouvoirs si obscurs, paraît constituer l’héroïne principale de l’histoire, c’est toute une galerie de héros qui vient composer ici la geste des royaumes des Marches du Gel. Développant un système politique original, où les héritiers des principautés nordiques sont à la fois otages et atouts du pouvoir pour l’instant centralisé à Sveld, l’auteur n’en égrène pas moins savamment quelques bribes d’informations capitales sur les autres puissances continentales. Si, en ce qui concerne Le Royaume Rêvé, le danger vient bel et bien de l’intérieur, la chute finale laisse présager une suite outrepassant les frontières géographiques de ce premier opus.
Si je vous conseille la lecture de ce livre, agréable compagnon de vacances, c’est qu’il mélange avec un brio certain intrigues politiques, stratégie, destins individuels, magie, mandragores inquiétantes et fantasy, sans oublier une légère pointe d’humour jamais superflue. Combats et rebondissements narratifs sont également au programme concocté par Adrien Tomas, lequel fait désormais partie, comme Jean-Philippe Jaworski ou Fabien Cerruti, de ces écrivains de fiction français les plus talentueux que nous ne manquerons pas de suivre de très près.
Par Matthieu Roger