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25 novembre 2015 3 25 /11 /novembre /2015 15:33

Éditions ActuSF, 2015

 

 

Voilà un livre qui réjouit de par son audace et sa belle qualité d’écriture. Je dis audace car derrière le postulat scénaristique, qui narre le combat immémorial des Victoires, ces femmes chargées de combattre sans relâche le Mal au fil des siècles, se cache une vraie réflexion sur le rôle de la mémoire collective et des contingences historiques. Comme le dit l’auteur, L’Origine des Victoires est « un roman spéculatif, qui interroge le rôle de la culture historique dans l’Imaginaire collectif ».

Huit chapitres pour présenter huit Victoires, huit portraits de femmes qui tentent chacune à leur époque d’influer sur le cours de l’Histoire. Les six premiers chapitres nous ramènent de manière déchronologique aux temps premiers ; on peut y croiser des figures historiques telles que Gustave Eiffel, Saint Thomas d’Aquin, le futur Octave-Auguste, ou bien encore Marc-Antoine. Et puis brusquement la courbe du temps s’inverse, nous propulsant dans les méandres futurs de la science-fiction si chère à Ugo Bellagamba.

 

Si la lutte du Bien, incarné ici par les Victoires, contre le Mal, nommé ici l’Orvet, est aussi passionnante, c’est que l’auteur allie ses prises de risque narratives à une belle plume, dont la force d’évocation et la capacité à stimuler l’imaginaire du lecteur ne son plus à prouver une fois la dernière page tournée. L’Orvet lui-même nous est dépeint en proie à ses pensées les plus intimes, exposant avec force cynisme la logique réductrice de ses pulsions destructrices. Le moment où l’Orvet découvre les hommes préhistoriques s’avère par exemple des plus saisissants, puisqu’il authentifie le mythe de Caïn à travers les yeux du Mal jouissant de sa force manipulatrice incommensurable.

 

N.B. : les quinze premières pages de ce récit sont disponibles en lecture libre ICI.

 

 

 

Par Matthieu Roger

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Rhapsodie

Mon âme et mon royaume ont pour vaisseaux les astres

Les cieux étincelants d’inexplorées contrées

Ébloui par l’aurore et ses nobles pilastres

J’embrasse le fronton du Parthénon doré

 

 

Frôlant l’insigne faîte des chênes séculaires

Je dévide mes pas le long d’un blanc chemin

À mes côtés chevauche le prince solitaire

Dont la couronne étreint les rêves de demain

 

 

Au fil de l’encre noire, ce tourbillon des mers

Ma prose peint, acerbe, les pennons désolés

D’ombrageux paladins aux fronts fiers et amers

Contemplant l’acrotère d’austères mausolées

 

 

Quiconque boit au calice des prouesses épiques

Sent résonner en lui l’antique mélopée

Du chant gracieux des muses et des gestes mythiques

Qui érigent en héros l’acier des épopées

 

 

Par Matthieu Rogercasque-hoplite